Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/82

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des altérations anatomiques, que la muqueuse des trompes, alors même qu’elle était fortement distendue par le pus, n’offrait aucune trace d’inflammation, et il en tire cette conséquence, que la matière purulente n’est pas engendrée sur place, mais qu’elle est seulement transportée, et par conséquent que, dans l’espèce, les trompes de Fallope peuvent parfaitement absorber du pus dans l’utérus et le déverser dans la cavité péritonéale. Nous croyons qu’il n’y a rien à objecter à ces faits qui viennent, avec la théorie de M. J. Guérin, à l’appui du transport des liquides d’un point de l’économie sur un autre point.

D’autre part, Willis, Doublet, et Bordeu ont trouvé le péritoine et les intestins farcis de lait ; or, leurs observations ne vaudraient-elles pas, par hasard, la peine d’être reprises en considération ? Nous croyons fermement qu’elles offriraient un bien grand intérêt à ceux qui en feraient, en cette circonstance, l’objet de leurs études et de leurs médiations.

Nous admettons volontiers que la matière lochiale ou laiteuse peut exciter sur lieu, primitivement ou consécutivement, des inflammations ou des réactions locales, soit de l’utérus, soit du péritoine, soit de tout autre organe envahi, et que ces fièvres puerpérales locales, autrement dit ces réactions, sont autant de groupes qui compliquent la scène d’une foule d’accidents et d’aggravations ; mais cette concession faite, nous affirmons que la fièvre puerpérale essentielle est tout entière dans le tableau que nous en avons donné, et que tous les états secondaires qu’on voudrait lui rattacher avec effort, sont tout au plus à elle, mais ne sont pas elle.