Page:Auber - Philosophie de la médecine.djvu/197

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Elle ne tourmente ni le corps, ni l’esprit, ni l’idée ; elle calme, elle soulage, elle console, et quand elle est forcée d’en venir aux grands moyens, elle s’efforce encore d’imiter, autant que possible, les procédés de la nature, parce que si elle sait comment la nature tue, elle sait aussi comment elle guérit.

Telle est, en définitive, la médecine rationnelle, efficace, et disons le mot, innocente. On l’acquiert moins dans les livres et dans les cours qu’au lit même des malades, et là encore elle a ses disciples et ses confidents !... Ce sont ceux qui se dévouent entièrement à elle et qui sont pour ainsi dire nés pour elle. Heureux cent fois les malades privilégiés qui rencontrent ou qui font appeler ces vrais médecins, ces médecins de la nature, sans leçons de l’école, sans préjugés du métier ; ce sont, passez-nous l’expression, des oiseaux rares et précieux, qu’il faut savoir s’attacher et conserver.

Dans tous les cas, si la médecine dont nous venons de donner une rapide esquisse, n’est pas celle qu’on pratique autour de nous, ou autour des nôtres ; ce n’est ni la vraie, ni la bonne, et nous avons le droit de nous en préoccuper sérieusement. Mais, pour cela, n’accusons pas la médecine absente ! Contentons-nous simplement d’éveiller le médecin qui, comme le divin Homère, sommeille quelquefois ! Interdum dormitat divinus Homerus.