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Page:Auber - Philosophie de la médecine.djvu/198

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Le médecin rêvasse, quand, engourdi dans ses utopies systématiques, il perd de vue les préceptes de la médecine traditionnelle ou orthodoxe ; le médecin dort, quand, exclusivement préoccupé de l’idée d’une cause physique ou matérielle, il abandonne les horizons limpides du cœur pour les méandres agités des organes.

Ce n’est pas ainsi que procédait Hippocrate ! Voyez-le au lit du fils de Philippe de Macédoine, qu’une fièvre lente, mais cruelle, dévorait de jour en jour ! Il s’arrête, il se recueille, il s’inquiète, il réfléchit ; et à force d’observer son jeune malade, d’étudier ses attitudes, son regard, ses paroles et jusqu’à ses moindres gestes ; il s’aperçoit que la présence de Phila, ancienne amie de son père, change l’expression de ses traits, modifie la couleur de son visage, donne un timbre particulier à l’accent de sa voix, imprime une expression plus douce à l’éclat de ses yeux ! De ce moment, la vérité lui apparaît ; il reconnaît, à tant de métamorphoses, l’amour du jeune prince pour Phila ; il en fait part au roi, celui-ci donne son consentement, et peu de temps après, son fils qu’il adorait, rentre comme par miracle dans la plénitude de sa santé.


FIN.