Page:Auber - Philosophie de la médecine.djvu/21

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toutes les autres ; par conséquent, elle ne se borne pas à étudier les causes, les faits et leurs rapports ; à connaître les phénomènes généraux et leur concert universel ; mais elle remonte aux lois éternelles qui président à cette sublime ordonnance, et dans son noble parcours elle s’élève jusqu’à la connaissance de l’homme moral, ce chef-d’œuvre de la création devant la nature duquel s’arrêtent impassibles et muettes, la physique, la chimie et l’anatomie.

Et, comme l’a dit un grand maître de l’Université dont la mémoire sera éternellement chère à la médecine française dont il a révélé la gloire et affirmé la grandeur ; comme l’a dit le comte de Salvandy au congrès médical de 1845 :

« La médecine exige, pour être cultivée et appliquée avec succès, autant d’efforts et de jugement que de connaissances théoriques et pratiques ; l’observation serait stérile si toutes les ressources d’un esprit juste, actif, pénétrant, ne venaient tout à la fois l’affirmer et l’étendre.

» Il faut donc que le médecin luttant contre les maladies de l’homme connaisse l’homme tout entier dans sa double essence physique et morale ; c’est en spiritualisant ainsi la science médicale qu’on la place au sommet des professions sociales où elle doit être. »

Rien n’est plus vrai ; il faut spiritualiser la science