Page:Auber - Philosophie de la médecine.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

médicale, et pour cela il faut étudier à fond l’esprit humain, si différent de l’esprit bestial ! il faut examiner l’action qu’il exerce sur notre économie tout entière, saine ou malade ; sur nos penchants, sur nos passions et sur nos vices ; et cela sous la pression de nos habitudes et de nos occupations, non moins que sous l’exercice des lettres, des sciences et des arts, ce noble et chaste emploi de la vie !...

Mais, il faut par-dessus tout étudier l’âme ; car, si l’on ne parvient pas à distinguer l’influence directe de cette substance sur le corps, on ne peut jamais faire que de la physiologie animale... Or, ce n’est pas en vain, croyons-le bien, qu’au commencement de toute chose l’Être suprême a répandu sur la face de l’homme son souffle divin, et en a fait ainsi un être à part dans l’univers et le chef-d’œuvre de la création.

Mais, est-ce bien le moment de parler de la sorte, quand sous le vent délétère de la philosophie des sens, on se plaît à hurler de toutes parts qu’il faut repousser tout ce qui est métaphysique ; que la vraie science consiste dans la connaissance du fait et dans la démonstration de l’acte ; et que la dernière raison en médecine ne peut être donnée que par le microscope, la cornue et le scalpel !