Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre aucune race, cette mesure d’ordre n’eût éliminé des public-schools que 43 enfants qui, nés au Japon, avaient de quinze à vingt ans. Restaient les enfants au-dessous de quinze ans.

La majorité des professeurs s’accordait à dire que ces petits Japonais s’étaient toujours bien conduits, qu’ils étaient propres, plus propres que beaucoup d’enfants d’origine européenne, et en général d’esprit très vif. On ajoutait que San Francisco était la seule ville à prendre de telles mesures, que les étudiants japonais étaient admis et appréciés à l’Université de Californie (Berkeley), institution d’État, et à l’autre université de Californie, l’Université libre de Leland Stanford, jr. Privément, la plupart des éducateurs de l’État et beaucoup d’ouvriers reconnurent que les Japonais devaient avoir les mêmes privilèges scolaires que les autres étrangers. Néanmoins le conseil scolaire refusa de revenir sur sa résolution, disant que, du moment qu’une école spéciale pour les enfants chinois, japonais et coréens existait, les enfants japonais n’en devaient fréquenter aucune autre.

C’était aussi l’avis des partis politiques, des journaux. Voici quelle était l’opinion la plus modérée : Les public-schools de Californie sont une institution d’État, non pas une institution fédérale. L’État californien, qui les entretient, a le pouvoir de les supprimer, sans que le gouvernement fédéral ait le droit de protester ; il peut accorder à des étrangers le privilège de suivre ces écoles, aux conditions qu’il choisit, sans que le gouvernement fédéral puisse discuter ces mesures. Les écoles publiques ont été faites pour éduquer les citoyens et non des étrangers qui, ne pouvant être naturalisés citoyens, remporteront dans