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tants à plus de 100 000 et les terres qui autrefois produisaient de maigres récoltes de blé portent maintenant 500 000 acres de cultures de raisins et de céréales qui valent de 300 à 1000 dollars l’acre, quand elles sont irriguées.

Dans le bassin central de Californie, entre les régions déjà arrosées de manière permanente : région montagneuse de Honey Lake au nord-ouest ; vallées de la Yuba, de Cache Creek et de Clear Lake dans le bassin du Sacramento ; régions de la Fresno river de la Kings river, et de Bakersfield dans le bassin du San Joaquin, entre ces oasis, ce sont, faute d’eau, des terres maigres et qui nourrissent mal leurs hommes. Parcouru du nord au sud par deux rivières qui reçoivent des affluents de la Sierra Nevada et des coast ranges, ce bassin se prêterait merveilleusement par sa forme à recueillir l’eau des montagnes, et par la régularité de sa surface à étaler cette eau bienfaisante. On ne peut compter sur les torrents de l’ouest trop intermittents et qui tarissent de suite ; mais en réglant les rivières de la Sierra Nevada, en reboisant, en construisant des réservoirs qui les empêcheraient de se décharger tout d’un coup à la fin de l’hiver, lors de la fonte des neiges, les ingénieurs estiment que l’on pourrait faire de ce bassin aux terres fertiles et au climat merveilleux, « l’Égypte de l’hémisphère Ouest ». L’eau qui se perd suffirait amplement à irriguer toute la vallée de Sacramento par un canal partant soit de la rivière, soit de ses affluents ; et, en emmagasinant l’eau du San Joaquin, de la Fresno river et de Chowchilla Creek, au lieu des 136 000 acres présentement irrigués, on pourrait en abreuver 540 240.