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Vie à part, morale à part, concluent les Américains. Le réquisitoire qu’ont dressé depuis quarante années contre la bassesse et la bestialité des Chinois, les discours et les rapports du Congrès, on le tourne maintenant contre le Japonais.

Comme le Chinois, il est accusé de manquer de pudeur. Contre la présence dans les public-schools de Japonais âgés de plus de vingt ans à côté de petits Blancs, leurs ennemis n’ont jamais pu établir une accusation précise, mais on disait à San Francisco : « Je n’ai pas entendu parler d’un scandale déterminé, toutefois la loi d’exclusion est bonne. Des Japonais adultes ne doivent pas fréquenter les écoles où vont des enfants blancs. Il n’y a pas de fumée sans feu. » Les Sunday papers ont raconté que dans les Boar-

    tains comtés de Californie de 1880 à 1905 indique leur promptitude à se grouper en communautés indépendantes : silencieusement, pacifiquement mais tenacement ils gagnent l’avantage du terrain, et le gardent. Enquête entreprise en 1905 par la Japanese and Korean Exclusion League. Cf. Minutes du 1er janvier 1907. En Californie, comme aux Hawaï, on remarque chez les Japonais une tendance à déserter les campagnes et les besognes agricoles pour les villes et les métiers urbains. Ils forment à Honoloulou ou à San Francisco des colonies de 10 000 individus environ, de 7 000 environ à Seattle et à Los Angeles, de 4000 à Oakland.