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ding houses japonais, hommes et femmes vivent dans une extraordinaire promiscuité. Aux Hawaï, les dévots Porto-Ricains se plaignent d’entrevoir dans les camps de travailleurs les Japs errer nus et se baigner, hommes et femmes ensemble. Les Américaines, comme les Européennes, sont violentes contre les mœurs des Jaunes : elles n’aiment pas les Japonais ; les Blancs se plaisent trop au Japon pour qu’elles ne se méfient pas de la Japonaise ; un peu trop oublieuses des mœurs américaines ou européennes, elles frémissent à la fréquence des divorces au Japon, au nombre des concubines que souvent un homme marié y entretient, à l’abondance des Japonaises dans tous les ports d’Extrême-Orient. Les missionnaires anglo-saxons prétendent que le Japon est tout entier gagné au matérialisme, et que la grande autorité, même pour ceux qui sont convertis au christianisme, c’est Herbert Spencer.

« Il y a des Japonais tout à fait honnêtes et moraux, mais ils ne forment qu’une petite minorité de la nation, et très peu de gens de cette minorité viennent aux États-Unis. La Californie reçoit la population la plus pauvre et la plus basse du Japon, la classe des coolies, et ils apportent leurs manières de penser et de vivre[1]. »

Quelles manières ! Le cœur sensible des Yankees se soulève :

Ayant visité une douzaine de maisons habitées par des Japonais, l’inspecteur du service d’hygiène a déclaré qu’ils vivaient dans une condition si complètement opposée aux conceptions américaines de propreté et de décence qu’ils

  1. Hayes, op. laud.