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menacent la santé publique. Leurs habitudes malpropres avaient laissé des marques sur les murs ; des odeurs malsaines étaient insupportables[1]… Des viandes impropres à la consommation sont en vente dans Chinatown ; c’est là que les restaurants et boarding houses japonais se fournissent[2]… Un consul américain[3] déclare que 50 p. 100 des Japonais qui, au Japon, passent la visite devant les médecins américains avant de s’embarquer pour San Francisco sont atteints de trachoma, cette terrible maladie particulière aux Orientaux. Le mal se communique très facilement ; quiconque touche une serviette dont s’est servie une personne infectée risque d’en être victime.

À l’idée de vivre au contact avec de telles gens, un dégoût physique et moral saisit les Américains. C’en est trop : la concurrence de ce cheap Jap ne ruine-t-elle pas déjà le pays et n’y détruit-elle pas les institutions qui relèvent du travail libre ? L’Américain vertueusement se lamente : il ne pourra plus assurer à sa famille un home confortable ; il ne pourra plus entretenir son église ; il ne pourra plus donner à ses enfants l’éducation qui convient à des fils de citoyens libres ; il sera contraint de se désintéresser de tout, sauf de ses besoins physiques. Et, pour comble, il est témoin de l’immoralité de ces Japonais qui, le plus souvent, n’ont ni familles à soutenir, ni enfants à élever :

Des gens qui ont vécu au Japon et qui savent la langue,

  1. La saleté et la misère de down-town à New-York, à quelques pas de Wall Street, des slums de Pittsburg à côté des marbres du Frick building ne révoltent pas autant les Américains. Pourtant la saleté et la misère des Hongrois, Slaves et Arméniens dépassent ce qu’on reproche aux Japonais. Il est vrai que ce sont des Blancs !
  2. Hayes, op. laud.
  3. Consul Miller de Yokohama.