Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toute tentative d’assimiler ces coolies japonais créerait des problèmes de race plus difficiles à résoudre que le problème que nos frères du Sud essayent présentement de résoudre. Quoique les Japonais viennent nombreux en Californie depuis sept ans, il n’y a pas encore de signe que des relations sociales s’établissent entre eux et aucun élément de notre population et je suis sûr, d’après ce que je sais du caractère des Japonais, que peu importe la durée de leur séjour, qu’ils soient nés sur notre sol ou au Japon, ils resteront étrangers, tout à fait Japonais, et ne deviendront pas Américains[1].

Entre la race jaune et la race blanche, il ne peut pas, il ne doit pas y avoir assimilation : la Bible et Spencer en ont ainsi décidé. C’est un fait que Jaunes et Blancs, comme les Nègres et les Blancs ne se mêlent pas, et si par aventure ils se mêlent que les produits de ces unions ne sont pas viables, — générations de métis, qui, sans avoir les qualités des deux races, en ont les défauts physiques et moraux. Or devant un fait, qu’il exprime le dessein de la Providence, ou qu’il soit un des effets de l’Évolution, tout Anglo-Saxon mystiquement s’incline.

« Les ministres de toutes nos religions proclament sur l’autel du mariage cette divine doctrine : « What God hath joined together, let no man put asunder. » C’est également une doctrine divine que « What god has put asunder, let no man join together ». Le doigt du Tout-Puissant a souligné par des caractères évidents, différences de couleur, de caste, de sentiment, de vie, de littérature, de position géographique, bref de toutes façons, la nécessité de garder séparées les races de l’humanité[2]. » Leur bonheur sera mieux

  1. Hayes, op. laud.
  2. Id.