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Canadiens ont prises naguère contre le Chinois qui se servait de leur territoire pour gagner les États-Unis : un droit d’entrée de quelques centaines de dollars et la suppression de la tolérance de séjour pendant trois mois. Ainsi la question japonaise au Mexique, comme au Canada, est liée à la fortune de l’émigration japonaise aux États-Unis.

Vers l’Amérique du Sud, l’exode des Japonais commence à peine, créé par une compagnie de navigation japonaise, Toyo Kisen Kaisha, qu’aident des compagnies d’émigration, et que soutient et encourage le gouvernement du Mikado : grand mouvement d’ensemble, méthodiquement conçu en ses fins et moyens et qui, grâce à la discipline japonaise, a toutes chances de se développer et de durer.

« La Toyo Kisen Kaisha a commencé de diriger ses navires vers les ports de l’Amérique méridionale. Le dessein de cette grande compagnie est d’attirer l’attention des émigrants japonais sur ce continent qui possède lui aussi de vastes territoires, propres à être colonisés[1]. » Vu les dispositions présentes des États-Unis, « il vaut mieux, dans l’intérêt même du Japon, dire qu’il existe ailleurs de vastes terres qui attendent les émigrants et les y diriger[2] ». Sans doute, pour l’ouvrier, les États-Unis et leur civilisation industrielle conserveront leur attrait ; mais, « pour les émigrants qui ne sont pas des ouvriers, les pays de l’Amérique du Sud sont excellents. C’est un fait d’ex-

  1. Tôkyô Keizai Zasshi, 20 octobre 1906 : Les Émigrants japonais et l’Amérique du Sud.
  2. Osaka Shimpo, 24 mars 1907 : La Situation dans l’Amérique du Sud.