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Pérou est l’une des plus riches de toutes les terres voisines du Pacifique. La première fois que des émigrants japonais sont partis en Amérique du Sud, ce fut dans la trente-deuxième année de Meiji (1899). Le 28 février, 800 émigrants quittèrent Kobé et le 3 avril ils arrivèrent à Callao. La deuxième fois, plus de 1 100 Japonais quittèrent Kobé, en juin de la trente-sixième année (1903). Ils furent employés dans des plantations de sucre, pas loin de la mer. Par jour le salaire était de 1 sol. Le coût de la vie par mois s’élevait à 7 ou 10 sols, aussi pouvaient-ils mettre de côté chaque mois 15 ou 18 yen… Le 16 octobre 1906 (trente-neuvième année du Meiji), la compagnie d’émigration de la ville de Morioka a fait partir 800 émigrants qui s’embarquèrent à Yokohama : ce fut la troisième fournée. En janvier 1907, 200 autres émigrants prirent passage à bord du Kasado Maru de la Toyo Kisen Kaisha. Parle même paquebot, la compagnie Meiji Shokumin envoya 270 ou 280 émigrants, munis de contrats pour cultiver le caoutchouc[1].

Le Pérou, avec son désir de grands travaux et de rapide développement, est un bon champ d’entreprises :

Comme les bras y manquent encore plus que dans les autres républiques, les salaires sont plus élevés. Les travailleurs agricoles peuvent gagner par jour de 70 sous à 1 sol 20 sous. C’est de cette catégorie d’ouvriers qu’on a surtout besoin. Les mécaniciens, forgerons, ouvriers d’art, peuvent gagner facilement de 2 à 4 sols par jour. Sur le littoral, on récolte le sucre, le coton, le riz, le tabac, le café, le blé, le maïs, les olives, des fruits, des légumes, etc. Les produits principaux sont le café, le sucre, le coton. À l’intérieur du pays, on trouve des bois de construction, des herbes médicinales, des herbes pour la parfumerie, des fibres d’arbres, du caoutchouc, mais le sucre est la

  1. Toyo Keizai Shimpo, 25 mars 1907.