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principale ressource du littoral. Sa culture plus de 200 000 acres de terrain, pour moitié seulement bien soignés. En 1903, on a exporté 125 662 tonnes de sucre. La culture du café a été entreprise par la Peruvian Corporation. Le gouvernement lui a concédé 2 750 000 acres. Toutefois, faute de travailleurs et de communications, la moitié de cette terre n’est pas cultivée. L’industrie du chanvre jaune, de l’agave se développe. Avec les fibres on tissera des étoffes, des sacs, cordes, filets, nattes. De la canne à sucre dérivera le raffinage et la distillerie. Outre les cotonnades, on peut encore fabriquer là-bas du papier, du panama, des chaussures, des bougies, du tabac, des allumettes, des savons, des selles de cavalier, des huiles, des engrais… Les marchandises japonaises et chinoises sont vendues à Lima par de nombreux Chinois. Ils gagnent gros à ce commerce. Ces marchandises sont très appréciées par les Péruviens et seront bien vite à la mode. Les Japonais qui ont des magasins à Lima sont MM. Tachibana, Tani, Morimura et Kawamura[1]… Les objets japonais n’étant pas coûteux se vendront à merveille dans l’Amérique du Sud. Nous y écoulons actuellement des porcelaines, des laques, des bambous, des crêpes de coton, des mouchoirs de soie, des nattes, des stores. Si les articles japonais ne jouissent pas encore d’une grande vogue, c’est que nous n’envoyons pas jusqu’à présent les objets de premier choix. Exportons des marchandises solides et bon marché : elles se vendront certainement[2].

Cette arrivée des Japonais et de la camelote japonaise à Callao rappelle les échanges du début du XVIIe siècle : Callao et Acapulco au Mexique furent les premiers ports de l’hémisphère ouest avec qui les Espagnols de Manille, puis les Japonais commer-

  1. Toyo Keizai Shimpo. La Situation présente de l’émigration au Pérou, 5 novembre 1906.
  2. Tôkyô Keizai Zasshi, 9 février 1907. Les Émigrants par l’Amérique du Sud et les marchandises japonaises.