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São Paulo ou le caoutchouc de l’Amazone. « Avec le capital français et la main-d’œuvre japonaise, le Brésil ferait merveille », me disait récemment un sénateur brésilien.

Après les négociations menées par le secrétaire Niura, chargé d’affaires du Japon au Brésil, un traité de commerce a été signé entre le Japon et le Brésil, analogue au traité signé avec le Chili, et il a été décidé que la ligne de la Toyo Kisen Kaisha, prolongée de Callao, par Valparaiso et Buenos-Ayres, jusqu’au Brésil, amènerait des coolies japonais[1].

L’arrivée de ces émigrants déterminera d’importants changements dans l’économie et le commerce du Brésil. L’un d’eux sera sans doute la culture du riz sur de vastes territoires encore déserts. Il n’y a pas de raison pour que le Brésil ne devienne pas un des plus grands pays producteurs de riz dans le monde. Le développement d’un commerce direct entre le Japon et le Brésil accroîtra l’usage du café en Extrême-Orient et la vente au Brésil de nouveautés japonaises à bon marché, meubles, jouets, bibelots. L’examen des marchandises dans les boutiques, qui vendent des articles chinois et japonais, prouve que, ou bien le Japon ou la Chine sont en train d’exporter des articles plus légers et meilleur marché que leurs articles ordinaires, ou que des concurrents européens flattent le goût des Brésiliens pour les nouveautés en leur envoyant des imitations d’articles japonais à très bas prix : poupées, masques, boîtes de laque[2], etc.

Des rizières au Brésil ; les Japonais, humanité du, thé, au service de King Coffee ; l’usage du café se géné :

  1. La Compagnie française, Les Chargeurs Réunis, a passé, à la fin de 1907, un contrat pour transporter par milliers les émigrants japonais au Brésil.
  2. Monthly consular and trade reports, n° 320, May 1907, p. 101.