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II

La guerre ou la paix dépend du Japon : la guerre ne peut éclater que si le Japon attaque. Or, pour les Japonais, blessés dans leur orgueil de peuple victorieux, l’occasion était belle, ces mois derniers, de surprendre et de battre leur ennemi dans le Pacifique nord.

En novembre 1905, deux mois après le traité de Portsmouth, on disait dans l’entourage du Mikado que la prochaine guerre serait avec les États-Unis. À Portsmouth, tandis que les plénipotentiaires russes étaient soutenus par la sympathie yankee, les Japonais sentirent que les États-Unis ne les approuvaient pas et durent rabattre de leurs prétentions. La Russie éliminée, rien ne dissimula plus le face à face dans le Pacifique nord. Des journalistes japonais — le professeur Tomizu en particulier — assimilèrent la construction du canal de Panama à la construction du Transsibérien : c’était le même effort des Blancs, qu’ils vinssent de l’Est ou de l’Ouest, pour se rapprocher des marchés et des capitales de l’Asie orientale que le Japon entend dominer. Ne fallait-il pas