Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le gouvernement des États-Unis ne fait rien pour prévenir les violences contre les Japonais. Les actes récents des Américains contredisent leurs principes de liberté et d’égalité. Selon les Américains, leur liberté et leurs droits limitent la liberté et les droits des autres, mais la réciproque n’est pas vraie. Nous voudrions que dans les nouveaux dictionnaires américains on ajoutât aux mots de liberté et de droit la phrase suivante : It means one side. Nous croyons que les actes récents des Américains ont pour causes la jalousie et la peur sans raison… Si les Américains craignent la concurrence, pourquoi n’ont-ils pas, dès le début, fermé les portes de leur pays ? Admettre les Japonais, puis les molester et vouloir les chasser, tout en proclamant les principes de liberté, d’égalité, de fraternité, n’est-ce pas se conduire en fous[1].

Et les journaux japonais de remarquer que, pour le gouvernement du président Roosevelt, l’impérialisme est un moyen de détourner l’attention publique de son absolutisme à l’intérieur :

Dès maintenant, il est plus que probable que la république américaine, suivant les déplorables règles de la vie privée des Américains, commettra des actes d’agression analogues à ceux dont ses citoyens se rendent journellement coupables. Pour la paix de l’Extrême-Orient cette politique des États-Unis est très inquiétante. Nous devons ouvrir les yeux et surveiller avec soin les événements sur les côtes orientales du Pacifique[2].

Jusqu’en février 1907 et tant qu’il ne s’agit que de régler l’affaire des écoles, le gouvernement japonais

  1. Toyo Keizai Shimpo, 3 novembre.
  2. Id., Ibid.