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Japonais qui atterriront aux États-Unis sans passeports spéciaux pour les États-Unis seront traités de même manière que ceux que leur passeport désigne comme se rendant aux Hawaï, au Canada, au Mexique. Les Japonais, ayant des passeports réguliers pour les États-Unis, pourront y pénétrer à condition qu’ils n’appartiennent pas à la classe des travailleurs. Les Japonais qui demeurent aux États-Unis devront, à partir du 1er juillet 1907, au reçu d’un ordre américain, produire leurs preuves qu’ils ont le droit de demeurer aux États-Unis[1].

Les Japonais, ne pouvaient protester contre la forme de cette mesure[2], toutefois, dans le Taiyo[3], le Dr S. Nakamura, professeur de loi internationale au Gakusiu-in, école des pairs, demanda qu’en cas de révision du traité américain-japonais fût supprimé la clause de l’article 2 qui l’avait rendue possible. Quant au fonds, les Japonais, depuis un an que durent les négociations, ne l’ont pas encore accepté. La mesure ne désigne pas les Japonais, mais, au su de tous,

  1. Yomiuri Shimbun, 30 mars 1907. Les Lois d’exclusion des Japonais.
  2. Le droit de régler chez soi l’immigration étrangère, les Japonais eux-mêmes l’appliquent, aux dépens d’Asiatiques, leurs frères. Un arrêté impérial de 1899 interdit à tout étranger, qu’il soit Européen, Américain ou Chinois, de travailler au Japon comme ouvrier dans l’agriculture, les pêcheries, les mines, les usines ou dans d’autres industries, en dehors des étroites concessions établies par les traités antérieurs, sauf en vertu d’une autorisation spéciale des autorités sur les lieux. Or cette autorisation n’est jamais accordée. L’article 5 de l’arrêté porte que tout Chinois ayant travaillé sans autorisation est passible d’expulsion. Ces temps derniers, certains entrepreneurs japonais ont pris à leur service un nombre considérable d’ouvriers chinois qu’ils employaient dans des mines ou sur les chemins de fer de l’État japonais. Ces entrepreneurs, ayant omis de se munir de l’autorisation nécessaire, les ouvriers chinois ont été expulsés et obligés de rentrer chez eux.
  3. Cité par American Review of Reviews, octobre 1907.