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question de l’émigration est virtuellement réglée. Le Japon se conformera aux désirs de l’Amérique sans nuire aux intérêts japonais : le Japon est très peu disposé à voir ses nationaux quitter le pays. » Enfin M. O’Brien, ambassadeur américain à Tôkyô, confirmait ces promesses : « Le gouvernement japonais examine l’opportunité de couper complètement l’émigration aux États-Unis et au Canada. »

Il fallait bien que le Japon fit quelque chose pour ce problème américain, grossi d’un problème canadien. Puisqu’il refusait de modifier les traités existants et de consentir à un accord écrit, force lui était de prendre lui-même des mesures. Sinon il risquait de froisser l’Angleterre et, par son attitude intransigeante, de fortifier et d’unifier les griefs canadiens et américains.

Nous sommes une nation pacifique et si l’immigration des Japonais au Canada met en danger la paix publique, nous n’hésiterons pas à interdire l’émigration en ce pays… Les haines de race ne font pas honneur au Canada. Nous croyons que les émigrants japonais contribueraient à la prospérité du Canada, en développant ses ressources, mais si la paix est troublée il vaut mieux empêcher notre peuple d’émigrer[1].

Les mesures annoncées sont de deux sortes : réforme des compagnies d’émigration, limitation du taux des départs pour les Hawaï. Jusqu’ici ces compagnies devaient remettre au gouvernement un quart de leur capital en garantie de leur bonne foi, et le nombre des émigrants que chacune pouvait envoyer était déter-

  1. Jiji Shimpo. Éditorial, novembre. C’est un journal semi-officieux.