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la France, qu’il commence seulement d’obtenir, resterait problématique ?

Si l’opinion et le gouvernement au Japon estiment que la guerre est nécessaire, ce n’est probablement pas la question d’argent qui les fera reculer. Alors ils verront surtout les bons côtés de la situation financière. Dans une guerre avec les États-Unis, le Japon n’aurait pas, vu la difficulté d’une prise de contact sur terre, de nombreuses armées à entretenir comme en Mandchourie. Une nouvelle victoire serait peut-être rentable pour les Japonais. Sans escompter une indemnité de guerre, qui leur a manqué au traité de Portsmouth et qui serait peut-être aussi difficile à obtenir des Américains, la facilité avec laquelle le capital européen prête aux nations victorieuses leur donne confiance ; ils en savent quelque chose depuis trois ans : les intérêts de leur dette ont été en moyenne de 5 p. 100, intérêt peu élevé quand on considère le taux habituel des avances en Extrême-Orient.

En ses sujets aussi, le gouvernement japonais a toute confiance : sa population de 48 millions d’individus s’accroit régulièrement chaque année de 700 000 têtes environ. Malgré la longueur de la dernière guerre, le peuple a accepté tous les nouveaux impôts, a couvert tous les emprunts intérieurs et, dans toutes les classes, a aidé l’État par des dons personnels. Les recettes, qui étaient pour 1903-1904 de 671 369 500 francs, ont passé à 844 864 700 francs en 1904-1905, à 1 118 968 600 en 1905-1906 et, pour 1906-1907, le ministre des Finances a pu les évaluer à 1 276 338 000 francs[1]. Le rendement de tous les impôts

  1. Les recettes pour l’année fiscale 1906-1907 ont dépassé les prévisions de plus de 76 millions de francs.