Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

octobre à Tôkyô, a confirmé ces assurances : « On a suggéré que nous pourrions nous décharger de notre fardeau en vendant les îles au Japon ou à quelque autre pays. Cette suggestion est absurde. Le Japon ne désire pas les Philippines. Il a des problèmes à résoudre plus près de chez lui. Au surplus, les États-Unis ne pourraient vendre des îles à une autre puissance sans violer grossièrement ses obligations envers les Philippins. »

En 1906, après que l’on eût annoncé que le gouverneur général L. E. Wright ne retournerait pas à Manille et qu’il irait comme ambassadeur à Tôkyô, la nouvelle lancée par un journaliste anglais, que les Américains négociaient la vente des Philippines au Japon, trouva, six mois durant, une ferme créance par tout l’archipel. En dépit de tous les démentis officiels, la presse, les délégations provinciales et municipales discutèrent passionnément la nouvelle et adressèrent des manifestes au gouvernement de Manille, pour qu’on câblât à Washington d’arrêter les négociations. De cette vaine agitation, il faut retenir que les Philippins, malgré qu’ils soient toujours prêts à sacrifier leur loyalisme à leur désir d’indépendance, préfèrent encore la règle américaine à la règle japonaise. Ils estiment que leur indépendance, ils ont plus à l’attendre des Américains idéalistes que des Japonais réalistes. Si les Américains n’avaient cherché que la prospérité matérielle de leur colonie, ils auraient ouvert les portes toutes grandes aux


    pendance, c’est-à-dire « s’en débarrassaient sur le dos des autres », ce serait une occasion de conflits internationaux, fâcheux pour le Japon voisin. Aussi « nous demandons que les États-Unis gardent encore les Philippines et qu’ils entreprennent de les améliorer ».