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Chinois, qui font venir leurs marchandises de Tchéfou ou de Shanghaï ont à acquitter, en plus d’un droit d’entrée, la taxe du likin. Depuis le printemps de 1907, les Japonais ont remis au gouvernement chinois la gérance douanière d’Inkéou (Nioutchouang) et de Dalny, mais ils n’ont pas encore cédé celle d’Antoung. Quand Antoung sera ouvert au commerce étranger et qu’une douane chinoise y sera établie, Chinois, Européens, Américains seront sur un pied d’égalité avec le Japonais et tous disposés à faire bloc contre son activité accapareuse et son appétit de commandement. Que les forces vives de la nation soient accaparées par une guerre contre les États-Unis, du côté de la Corée, le Japon n’aurait par ses derrières assurés, et l’œuvre mandchourienne, encore inachevée, pourrait péricliter.

Le Japon même vainqueur, risquerait encore, la guerre durant, de perdre la prépondérance économique et politique que son admirable effort cherche à conquérir en Chine. « Si nous rompons nos relations et nous combattons, déclarait naguère le baron Kentaro Kaneko au public américain[1], les liens commerciaux entre les deux pays seront rompus et le marché chinois tombera dans les mains de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la France. Les États-Unis et le Japon, en dépit de leurs avantages géographiques sur le Pacifique, perdraient tout le bénéfice du commerce asiatique ».

Plus que le Japon, les États-Unis risqueraient de

    chourie, jointe à l’influence que leur donne leur occupation militaire, suffit dès maintenant à assurer leur suprématie économique en ce pays.

  1. North American Review, 15 mars 1907.