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mauvaise organisation monétaire, et surtout la personne du président Roosevelt ont grandement développé depuis quelques années l’Étatisme. Et ce mouvement est renforcé par le conflit japonais-américain : le prétexte en fut l’incapacité du gouvernement fédéral de mettre à la raison une municipalité et il a eu déjà pour effet, sans que la guerre ait éclaté, d’exalter dans la nation le sentiment de son unité.

Au Japon l’Étatisme est toujours en faveur : le Mikado et les genro, les Ito, les Yamagata, les Inoué, tous les grands hommes du Meiji, continuent de mener le pays. L’opinion populaire, à la Diète ou dans les journaux, proteste et manifeste parfois contre la personne des ministres et leurs actes de politique intérieure, mais sur la politique étrangère, telle qu’elle sort combinée des réunions du Mikado, des genro, du Conseil privé, l’unanimité de la nation est acquise.

Pourtant, malgré cette unité de direction et la discipline de l’opinion publique, la politique étrangère du Japon n’est pas simple. De la guerre russo-japonaise, le pays sort avec un vif besoin de paix, le goût du commerce et de l’industrie, le désir de s’enrichir, il travaille en hâte à son équipement économique : refonte des tarifs douaniers, nationalisation des chemins de fer, organisation des compagnies de navigation, de sociétés industrielles, commerciales et de syndicats pour l’exportation. Mais si cette expansion économique, et le mouvement d’émigration qui l’accompagne ont tant d’élan c’est que le