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fut surtout après 1876, après le traité de réciprocité avec les États-Unis et l’arrivée de travailleurs chinois et japonais. En 1886, le gouvernement japonais conclut une convention qui sauvegardait directement les droits de ses citoyens engagés aux Hawaï et limitait la durée du contrat à trois années ; il lui arriva même d’intervenir dans une affaire où ses citoyens avaient été maltraités. Enfin le vieux système fut supprimé en 1898 par l’acte du Congrès qui annexait l’archipel aux États-Unis : « Ce n’était pas un système sous lequel un Américain aurait voulu travailler, a dit un Américain impartial, ou qu’il serait bon de rétablir ; mais il ne devrait pas être pris en haine. C’était simplement une adaptation de notre Seaman’s Shipping Act et à une situation particulière. » Cette situation particulière, c’est la prospérité de King Sugar.

Les premiers coolies furent des Hawaïens. En 1872, sur 3 921 travailleurs employés par les plantations, 3 289 étaient Hawaïens. Mais, durant les quarante-sept dernières années, la population indigène a décru de 70 000 à 30000 : quoique très vigoureux individuellement, l’ensemble de la race, comme la plupart des races indigènes de l’Océanie, disparaît au contact de la civilisation occidentale. Pour parer à une crise économique, il fallut aviser. Mais d’où tirer une main-d’œuvre nouvelle ?

Les rois, les planteurs et les missionnaires voulaient garder le corps des citoyens, des travailleurs, des paroissiens, aussi homogène que possible de race et de langage : ils pensèrent aux îles du Pacifique sud. Pour les gens intéressés dans l’industrie du sucre, il fallait avant tout une main-d’œuvre bon marché :