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Ainsi la main-d’œuvre japonaise a envahi le marché hawaïen sous le contrôle de son gouvernement qui, pour parer au manque de main-d’œuvre en certaines provinces japonaises, ou parce que les salaires sur les marchés étrangers lui paraissent insuffisants, fixe le nombre de travailleurs qui ont la permission de quitter leur province. Ce sont des banques et les Compagnies de navigation japonaises qui administrent les économies faites par ces Japonais. On dit même que quand les bras deviennent trop nombreux sur les plantations et que les salaires commencent de baisser, ou quand on a besoin de main-d’œuvre au Japon, les agents du gouvernement japonais dans les îles encouragent le rapatriement des travailleurs qui ont les plus forts dépôts en banque. On estime qu’en 1905 les Japonais des Hawaï ont envoyé au pays environ 16 millions et demi de francs[1].

Sur plusieurs plantations on a élevé des temples bouddhiques, qui luttent contre le christianisme. On cite des cas où des comités bouddhistes ont usé de toute leur influence et aussi de boycottage pour obliger les Japonais chrétiens à envoyer leurs enfants aux écoles bouddhiques et à renoncer eux-mêmes à leur croyance étrangère. Bien qu’ils profitent des public-schools américaines, les Japonais entretiennent leurs

  1. Par l’entremise de la Yokohama Specie Bank……1 313 547 dollars.
    Dépôt à cette banque……………………………………945 873 —
    Par l’entremise de la Keihin Ginko………………………452 705 —
    Par mandat-poste…………………………………………383 258 —
    Par l’entremise de banques non japonaises……………114 293 —
    Total………………………………………………………3 209 676 —
    Si l’on ajoute à ces chiffres, le montant de l’argent emporté au Japon par ceux qui rentrent au pays, on peut estimer le total à plus de 6 500 000 yen par an. Saito Kan, op. laud.