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teur international que la République de Liberia et comme leur civilisation est évidemment inférieure, les prétextes ne manquent pas aux Blancs pour leur refuser toute égalité, question de race mise à part. Le peuple japonais, au contraire, fier de sa civilisation et de ses victoires a toute raison de prétendre aux mêmes traitements et privilèges que les immigrants de race blanche ; pourtant les Américains, malgré l’admiration sincère qu’ils ont pour la civilisation du Japon, croient qu’il est meilleur de ne pas accueillir sur leur territoire ses travailleurs. Même si des mesures extraordinaires réussissaient à suspendre temporairement l’émigration japonaise dans les Amériques, il serait encore important pour l’histoire future des rapports entre Blancs et Jaunes d’étudier le plan grandiose d’expansion que le Japon rêva, au lendemain de sa victoire sur le Russe, et aussi les réflexes des Américains.

Sur une façade du Pacifique, voici les Japonais en quête de bonnes terres, sur quoi verser le trop-plein de leur population ; les Japonais en quête de grands profits, et qui cherchent, en s’expatriant, à développer l’industrie, le commerce, les finances de leur pays ; les Japonais en mal d’impérialisme, désireux de jalonner de Shin Nihon, de Nouveaux Japons, l’Empire qu’ils rêvent dans le Grand Océan.

Sur la façade opposée, voici les Californiens, les Canadiens, les Américains du Sud et les Australiens, installés sur des terres au climat tempéré, que les Blancs ont découvertes mais qu’ils n’ont que médiocrement peuplées.

Le capital concentré en Europe et dans l’hémisphère ouest réclame sans cesse à sa solde plus de salariés ;