Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/76

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une famille de Blancs avec tout le confort auquel ils sont accoutumés, suffit à des Asiatiques. »

La culture du café sur les hauteurs, en des sites tempérés et sains, qu’entreprirent des Américains, est maintenant aux mains des Japonais ; la culture des bananes et des ananas aussi. Que des Japonais organisent, sur la côte occidentale des États-Unis, le commerce de fruits au détail, qu’ils patronnent leurs compatriotes, petits producteurs aux Hawaï, et c’est pour ceux-ci la prospérité assurée. Dans ces petites entreprises de fermage, l’instinct d’association des Japonais les sert. Un syndicat de 55 membres vient de passer un contrat de cinq années pour cultiver les cannes à sucre sur une des plus petites plantations : culture et administration seront sous son contrôle. Un journal japonais d’Honoloulou annonçait, le 8 janvier 1906, qu’une compagnie, au capital de 250 000 dollars, se formait à Tôkyô et qu’elle avait loué, pour vingt ans, 1 600 acres de terres à l’une des grandes plantations hawaïennes, et il ajoutait : « Cette entreprise japonaise aura sa main-d’œuvre à elle, construira des maisons à son usage, fournira elle-même les instruments de culture, la nourriture, etc. » Sans grands capitaux, mais à force d’association, voilà que les Japonais, au lieu de rester les salariés soumis au capital que les planteurs avaient cru importer, menacent d’accaparer les grandes plantations !

Si les Japonais, aux Hawaï, n’étaient que coolies de plantations, l’importance qu’ils y ont prise n’in-