Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut passée n’autorisant à employer pour les travaux publics, comme artisans ou terrassiers, que des citoyens des États-Unis ou des personnes pouvant le devenir. Il est vrai que, le 7 août 1905, un journal japonais d’Honoloulou publiait cette opinion du district attorney que l’acte était inconstitutionnel, contrevenant à la constitution américaine et au traité de 1895 entre les États-Unis et le Japon. Pendant la session législative de 1905, en vain furent présentés des bills destinés à favoriser les Blancs en déterminant pour les Asiatiques une série d’incompétences : bill sur la construction des maisons, bill nommant une commission de dix membres qui délivrerait des licences, bill défendant au gouvernement de se fournir ailleurs que chez des citoyens des États-Unis, etc.[1]. De même, pour les travaux qu’entreprend le Gouvernement fédéral : amélioration des ports d’Honoloulou et d’Hilo, fortification de la station navale de Pearl Harbor, construction d’édifices publics, etc., les Américains exigent qu’on favorise les citoyens actuels ou futurs, qu’on élimine les Asiatiques qui ne peuvent pas devenir citoyens. Ainsi l’on encouragera, dit-on, la formation d’une communauté homogène de citoyens. On ajoute que c’est diminuer la valeur stratégique des îles que de confier à des Asiatiques la construction et l’entretien des ports et des fortifications. Enfin, le marché pour les marchandises américaines doit nécessairement décroître dans la proportion que le travail des Asiatiques est préféré au travail des citoyens.

  1. Les journaux annonçaient récemment que, pour écarter les Japonais de la profession de médecin, on exigerait de tout candidat la connaissance de l’anglais.