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Page:Aubert - Dictionnaire de la noblesse, 1863, volume 1.djvu/10

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PRÉFACE

Cependant après l’apparition de quelques-uns des volumes de sa deuxième édition l’indifférence cessa. Les documents authentiques affluèrent de toutes parts dans le cabinet dsavant héraldiste. Rien mieux que ce mouvement ne constata l’estime acquise déformais à la publication de La Chenaye-Desbois. Et pourtant cette estime si justement méritée fut, depuis, & plus d’une fois, révoquée en doute. On taxa le Dictionnaire de la Noblesse d’erreurs plus ou moins graves, sans tenir aucun compte des difficultés primitives que nous venons de signaler ; on alla même jusqu’à accuser de vénalité le laborieux généalogiste, qui mourut pauvre. Or, il suffit de lire les douze volumes in-4° de La Chenaye-Desbois pour se convaincre de la conscience avec laquelle il corrigea lui-même les fautes commises involontairement, de la scrupuleuse exactitude avec laquelle il cita les auteurs & les documents qui servirent de base à sa rédaction, ainsi que les noms des Notaires qui rédigèrent les actes dont il fait mention fréquemment, & enfin de l’indépendance qui le portait à déclarer que sa responsabilité ne devait pas être engagée, lorsqu’il se bornait à reproduire la Généalogie & les titres qui lui étaient envoyés par les membres des familles sur lesquelles il manquait de documents authentiques.

Au surplus, il nous a été dominé de nous expliquer ces différentes accusations, & nous avons reconnu que presque tous les détracteurs de La Chenaye-Desbois qui, à leur tour, se sont occupés de généalogies, n’ont fait autre chose que puiser dans le Dictionnaire de la Noblesse les éléments de leurs travaux modernes, & cela, en général, fans mentionner cette source si commode & si abondante.

Nous n’entendons nullement reconnaître ici que l’œuvre de La Chenaye-Desbois est parfaite, mais au moins avons-nous le droit de dire que les imperfections qu’on y peut rencontrer ne sont pas de nature à amoindrir ce qu’il y a de véritable valeur dans un travail aussi vaste & aussi précieux.

La Chenaye-Desbois s’est justifié lui-même de tout reproche. Il dit, en effet, ce qui fuit dans la préface du tome XII de son Dictionnaire, page III, ancienne édition :

« Pour former ces douze volumes que je viens de donner, j'ai eu la satisfaction de rédiger les Généalogies qui y sont insérées, les unes, d’après des