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Il était assis sur le seuil de sa porte, vêtu d’une longue robe de chambre, le six septembre 182-, lorsqu’un colporteur s’approcha de lui pour lui demander s’il désirait acheter quelques marchandises. Il se leva aussitôt et le pria d’entrer ; après l’avoir fait asseoir et invité à se rafraîchir, il l’engagea, vu que le soleil était bientôt près de se coucher, à passer la nuit chez lui. Le jeune homme, qui s’appelait Guillemette, refusa d’abord ; mais l’hôte ayant fait observer qu’il y avait beaucoup de chasse aux environs et lui ayant offert un fusil, il se décida à rester et accepta ses offres. Il prit le fusil et sortit accompagné du maître du logis. Ils aperçurent un jeune homme, en habit de voyageur, qui venait à eux et qui s’arrêta lorsqu’il les eut joints.

Le nouvel arrivé était d’une belle taille et sa mise très-recherchée ; les traits de son visage, d’une beauté rare, annonçaient la fatigue jointe à une mélancolie habituelle. Il salua le compagnon de Mareuil qui, le reconnaissant, lui rendit son salut, en lui disant :