Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/33

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— Vous paraissez fatigué, M. de Saint-Céran ; venez-vous de loin ?

— J’arrive des pays d’en-haut, répondit ce dernier ; allez-vous plus loin ce soir, François ?

— Non, je profite de l’offre obligeante de monsieur, et je vais coucher chez lui : et vous ?

Ici la physionomie de Mareuil se rembrunit. Il avait intérêt à ce que personne ne sût que le malheureux colporteur passait la nuit dans sa demeure.

— Je vais marcher encore une demi-heure et je crois que je logerai ce soir chez un de mes amis. Adieu je suis pressé.

Il continua sa route. Guillemette prit le chemin du rivage et après avoir chassé, pendant une heure, il rentra au logis pour souper. Il trouva la table mise et commença à manger de bon appétit. La conversation roula pendant le repas sur ses spéculations, et il avoua franchement à son hôte qu’il n’avait vendu que pour onze louis, depuis son départ de la