il a sacrifié cette gauche addition qui rompait le mouvement primitivement combiné :
Elle fait appuier ses logis, ses chasteaux…
Il falloit contre toy et contre ta machine
5o Leçons nouvelles de l’édition s. l. n. d. : v. 68, 192, 223, 246, 366, 381, 513, 556, 585, 617, 802, 1074, 1125, 1258. Il importe de remarquer que, si quelques-unes de ces corrections sont sans grande importance, aucune du moins n’est malheureuse, et il en est plusieurs qui sont manifestement très supérieures aux leçons du manuscrit (ex. : v. 192, 585, 617, 1258).
Notre hypothèse ne serait contredite qu’au cas où une grosse faute de l’édition princeps, corrigée dans le manuscrit, reparaîtrait dans l’édition sans lieu ni date : or nous n’avons rien trouvé de pareil.
Elle serait confirmée, au contraire, de façon éclatante, si par hasard une faute grave du manuscrit, un non-sens ou une faute de français, étrangère d’ailleurs à la première édition, se trouvait amendée dans la seule édition s. l. n. d. : or c’est là le cas du vers 617. Le vers primitif était celui-ci :
Pour le rendre plus énergique, d’Aubigné le corrigea ainsi dans le manuscrit :
Mais au dernier moment, il s’aperçut qu’allouvi au masculin faisait une faute de français, puisque ce discours s’adresse à la France ; c’est ce qui explique la correction de l’édition s. l. n. d. :
Cet exemple nous paraît décisif ; et nous pouvons conclure que le texte de l’édition s. n. l. d. doit être la base de toute édition critique des Tragiques, le manuscrit ne devant être suivi que pour les leçons comprises sous les rubriques 1 et 3[1].
- ↑ Ce travail était achevé, lorsque nous avons eu le plaisir d’apprendre, par une note du Bull. de la Soc. des Humanistes français (23 mai 1896), que M. Desrousseaux était arrivé à des conclusions sensiblement analogues à celles que nous présentons ici.