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AGRIPPA D’AUBIGNÉ
LES TRAGIQUES
LIVRE PREMIER
Miseres.
Puis qu’il faut s’attaquer aux legions de Rome,
Aux monstres d’Italie, il faudra faire comme
Hannibal, qui par feux d’aigre humeur arrosez[1]
Se fendit un passage aux Alpes embrasez.[2]
Mon courage de feu, mon humeur aigre et forte
Au travers des sept monts faict breche au lieu de porte.
Je brise les rochers et le respect d’erreur[3]
Qui fit douter Cesar d’une vaine terreur.
Variantes. — Nous désignerons par A l’édition princeps, par B l’édition s. l. n. d. et par T le manuscrit Tronchin. Pour les raisons exposées dans notre notice sur le Texte des Tragiques, nous n’avons pas à tenir compte des variantes du manuscrit de Londres.
6. De sept monts B.
- ↑ 3. Cf. d’Aub., III, 49, Print. :
Si du borgne Affricain le soin, les feux aussi
Parmi les rochz brisés firent chemin aux armes.
Voir aussi Tite-Live, XXI, 37 ; Juvénal, Sat., X, 152. - ↑ Alpes au masculin, probablement pour les besoins du vers, comme
III, 219, Poés. div. : soubz les Alpes cornuz. Ailleurs d’Aub. le fait féminin : IV, 141, Ch. dor. : « les nations de ces Alpes cornues. » - ↑ Le respect d’erreur, fondé sur l’erreur, c’.-à-d. illusoire. Cf. IV, 135, Ch. dor. : « L’esprit préoccupé de faux zelle d’erreur. »