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LE VOTE DES FEMMES

Maria Deraismes qui a donné son nom à une rue de Paris et dont la statue est place des Épinettes, fut une oratrice aussi éloquente qu’érudite et spirituelle. Cette femme politique, qui ne parlait point d’introduire son sexe dans la politique, n’était cependant pas toujours satisfaite des législateurs mâles, puisqu’elle fit souvent blackbouler les députés qu’elle avait fait élire. Maria Deraismes mourut en 1894 à l’âge de 66 ans.

Léon Richer, qui fut surnommé « L’homme des Femmes » avait abandonné les professions de clerc de notaire et d’employé de chemins de fer, pour se dévouer à faire rendre justice aux femmes opprimées.

En 1869, il créa avec les sœurs Deraismes la société pour « L’Amélioration du sort de la Femme et la revendication de ses Droits ».

En 1882, il fonda « La Ligue Française pour le Droit des Femmes » qui fut présidée par Mme  Maria Pognon de 1891 à 1903.

Léon Richer, avec le concours financier de M. Arlès Dufour, fit paraître, en 1869, le journal Le Droit des Femmes qui après la guerre devint la revue l’Avenir des Femmes et plus tard reprit son premier titre. Il organisa des banquets sensationnels. C’est à l’occasion d’un de ces banquets que Victor Hugo écrivit en 1872 :

« Dans notre législation, la femme est sans droits politiques ; elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n’est pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent : il faut qu’il cesse. »

En citant notre grand poète, la Presse a éveillé chez