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une consistance politique, pour leur faciliter les moyens de débrouiller le chaos. Les arts d’agrément, qui partout ont précédé le règne de la philosophie, et qui étaient nécessaires pour adoucir des mœurs barbares, avaient besoin d’un appui éclatant. Ils peuvent actuellement se passer de Mécène : les besoins d’une nation très civilisée suffiront pour leur conserver le mouvement et la vie.

« Les Académies ont concouru à défricher le champ de l’antiquité ; mais cette mine est presque entièrement exploitée[1] ; il reste à faire la partie philosophique, qui n’est pas l’ouvrage d’un corps, pas plus qu’une pièce de poésie ou d’éloquence.

« Sur les objets purement littéraires, l’esprit humain, ayant atteint sa virilité, peut prendre son essor sans qu’une Académie soutienne son vol ; et comme il ne doit exister dans un gouvernement sage aucune institution parasite, le fauteuil académique doit être renversé. »

Pour rassurer les amis des sciences et des lettres, pour consoler les académiciens dispersés, Grégoire leur montrait toute l’influence que pouvaient acquérir des sociétés libres.

Il défendait énergiquement la Convention contre l’accusation de « vouloir éteindre le flambeau du génie », il montrait tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle préparait pour l’instruction publique.

Par une étrange contradiction, après avoir proclamé en principe l’inutilité des sociétés académiques patronnées par

  1. Les travaux du dix-neuvième siècle ont montré à quel point Grégoire se trompait.