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« L’habitant ouvre les yeux et s’écrie à l’aspect du gourdin qu’il tenait : Malédiction ! j’en avais vingt-deux pouces ! comment me montrer maintenant parmi le monde ! je ne puis m’en retourner chez moi que pendant la nuit ! comment aborder ma femme après un tel affront ?

« — Je suis vengé, fit Vallières ; j’ai perdu ton procès et je t’ai coupé la couette. »

Depuis que cet article a été écrit M. Pierre-Georges Roy[1] a mis à jour de nouveaux documents qui montrent que le jeune Vallières a vécu à Windham, dans le Haut-Canada, de 1799 à 1802. Voici ce qu’il dit à ce sujet :

« Dans le même automne de 1798, le comte de Puisaye et un certain nombre de royalistes français arrivaient au Canada afin d’établir une colonie agricole à Windham, dans le Haut-Canada.

« Le comte de Puisaye débarqua à Québec le 7 octobre 1798, mais il ne fit que passer dans la capitale. Il partit tout de suite pour sa destination.

Une fois rendu à Windham, M. de Puisaye s’aperçut qu’il fallait des ouvriers canadiens pour l’aider dans son exploitation. Comme la saison était avancée, il attendit au printemps suivant pour faire venir à Windham, la main-d’œuvre dont il avait besoin.

« Le 23 avril 1799, John Blackwood, agent de M. de Puisaye, engageait Jean-Baptiste Vallière et toute sa famille pour aller travailler à Windham. Nous donnons les parties principales du marché conclu ce jour-là :

« Par devant les notaires publics en la province du Bas-Canada résidents à Québec soussignés furent présents le sieur Jean-Baptiste Vallière maître forgeron, résidant en cette ville, sur les remparts d’icelle, et Marguerite Corneillier, son épouse, de lui autorisée à l’effet des présentes, lesquels par icelles et de leur bon gré et volonté s’engagent et engagent aussi, Marguerite, âgée de seize ans ; Élisabeth, âgée de quatorze ans ; Joseph-Rémi, âgé de douze ans ; Charles-Aloire, âgé de huit ans ; Guil.-Henry, âgé de six ans ; Pierre-Ignace, âgé de quatre ans, et Damase-

  1. « Bulletin des Recherches Historiques », 1923, pp. 161-168,