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lui de les payer pour les premiers six mois écoulés depuis cette session, mais il n’avait pas cru devoir faire davantage. Il appela l’attention de l’Assemblée sur ce point et exprima le désir qu’elle y remédiât. Il envoyait en même temps à M. Vallières un mémoire[1] dans lequel il donnait les raisons qui l’avaient induit à faire dépenser l’argent de la province sans appropriation préalable. Les circonstances l’avaient forcé d’agir ainsi, disait-il ; autrement le service public en aurait souffert. Et lord Dalhousie prétendait n’avoir en cela qu’imité la conduite de Pitt, qui avait agi ainsi pendant une crise ministérielle qu’avait amenée la dissolution subite du Parlement anglais. M. Vallières soumit ce mémoire à la considération de la Chambre, mais l’influence de M. Papineau, qui était de retour, le fit rejeter. M. Vallières s’opposa à la loi du commerce passée en 1822 par le gouvernement impérial, et il proposa des résolutions dans ce sens ; mais M. Papineau prétendit que cette loi était une mesure de nécessité et il l’appuya ; il fut soutenu par ses amis. Le Gouverneur avait remarqué, durant la discussion sur la loi du commerce, que M. Vallières, avait quelques partisans, et il crut, dit M. Bédard[2], qu’il ne tarderait point à commander la majorité, bien que M. Papineau eût eu le dessus dans la dernière discussion ; mais il se trompait : l’ascendant qu’exerçait le grand tribun sur la Chambre n’avait guère diminué.

Lord Dalhousie étant passé à Londres pour conférer avec le Secrétaire d’État pour les Colonies, le Lieutenant-Gouverneur, sir Nathaniel Burton, ouvrit le douzième parlement, le 8 janvier 1825. Lors de l’élection du président, il y eut encore contestation. M. Bourdages proposa M. Vallières de Saint-Réal, mais M. Papineau l’emporta sur son concurrent, qui ne réunit que onze voix.

M. Vallières fut nommé, le 2 novembre 1824, membre de l’Institution Royale, lors des changements opérés dans cette institution afin d’y intéresser les Canadiens. Le 29 octobre de l’année suivante, il était honoré du titre de Conseil du Roi, distinction très rare à cette époque.

  1. Voir Christie, « Instructions, documentations…, » formant le sixième vol. de son « Hist. du Canada »
  2. Op. cit.