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de reconnaître le choix de la Chambre, M. Vallières déclara que l’Assemblée était libre d’élire qui elle voulait et que l’approbation de ce choix par le Gouverneur n’était pas nécessaire, la demande qu’on en faisait n’était que pure formalité. L’Assemblée adopta cette opinion et persista dans son choix. Le Gouverneur, voyant qu’il ne pouvait intimider la Chambre, prorogea la législature le 23, après quatre jours de session seulement.

Une grande effervescence se manifesta chez le peuple ; chaque parti tint des assemblées à Montréal, à Québec et en différents autres endroits de la province. Papineau et ses amis préparèrent des résolutions condamnant la conduite du Gouverneur, et elles furent signées par plus de 30,000 personnes. MM. Viger, Cuvillier et Neilson furent chargés d’aller les porter en Angleterre.

Lord Dalhousie ayant été rappelé, sir James Kempt fut nommé administrateur du Bas-Canada (1828). Il réunit les Chambres le 21 novembre de cette année.

Le juge en chef Sewell avait déclaré nulle l’érection des nouvelles paroisses en vertu de l’ordonnance de 1789. M. Vallières de Saint-Réal fit agréer une loi qui, moyennant certaines formalités, rendait légales les subdivisions paroissiales des différentes parties de la province[1].

À cette même session, M. Christie, député de Gaspé, fut expulsé de la Chambre, parce qu’il avait, disait-on, conseillé au Gouverneur de destituer certains magistrats, et M. Vallières proposa une mesure décrétant quelles seraient à l’avenir les qualifications requises pour être juge de paix ; mais ce projet de loi, qui avait reçu l’assentiment de l’Assemblée, fut rejeté par le Conseil.

M. Christie, disait M. Vallières, s’est prévalu de ce qu’il était membre de l’Assemblée pour espionner ses collègues et dénoncer leurs votes à l’Exécutif. Quatre députés avaient ainsi vu leurs noms rayés de la liste des juges de paix.

  1. Bédard, op. cit., p, 279.