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« À l’assemblée du conseil tenue le 7 janvier 1861, » lisons-nous dans le livre des délibérations, « à laquelle étaient présents : le Maire, J.-E. Turcotte, les conseillers D.-G. Labarre ; S. Dumoulin ; M. R. Adair ; L.-E. Gerrais ; J.-N. Bureau & H.-G. Ferron, la résolution suivante fut adoptée « Qu’il soit résolu que le président du Comité des chemins soit autorisé à accepter la cession par J.-E. Turcotte, écuier, la dite rue du Boulevard au-dessus des hangards. Le dit J.-E. Turcotte pouvant réserver au dit acte le trottoir du côté sud de la dite rue à l’usage des élèves du collège des Trois-Rivières pour leur servir de glissoire pendant leurs récréations ordinaires et pour les jours de congé durant la saison d’hiver avec permission aux dits écoliers de passer transversalement la rue du Platon vis-à-vis le dit trottoir seulement. Le dit Turcotte aura aussi la permission de fermer temporairement la dite rue ou partie d’icelle lorsqu’il deviendra nécessaire de réparer le toit des dits hangards sur lesquels passe la dite rue ».

Le 27 mai 1910 la ville acheta d’Alexander Baptist, et trois jours plus tard, de madame John Baptist et de ses enfants, une lisière de dix-huit pieds de large pour améliorer et ouvrir le boulevard Turcotte.[1]

À propos de ce boulevard, l’honorable P.-J.-O.  Chauveau[2] racontait la bonne blague que voici :

« Dans le langage populaire pire veut souvent dire mieux ou plus fort.

« Une curieuse anecdote à ce sujet. L’honorable M. J.-E. Turcotte, ancien président de l’Assemblée Législative, avait fait don d’un terrain à la ville des Trois-Rivières pour une place publique qui fut appelée le boulevard turcotte. Un électeur de son comté entendant parler de cela dit : « Cré Jos. Turcotte ! Il est bien pour avoir toutes les places ! Ils l’ont bien fait boulevard ! c’est-il pire qu’honorable » ?

  1. Ces renseignements nous ont été gracieusement fournis par le greffier de la ville, M. Arthur Béliveau, à la demande de M. Charles Bourgeois, avocat, C. R., et député aux Communes.
  2. Souvenirs et légendes.