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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/134

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rier, la vigne, le fraisier, la ronce, le lierre, la pimprenelle, qui croissent dans les champs, dans les bois, dans les haies de la Saintonge, l’olivier, le mûrier du Midi ; différentes sortes de fougères, faux capillaire, langue de cerf ou scolopendre, rue des murs. Parmi les animaux, on trouve la couleuvre commune et la couleuvre à collier, l’anguille, l’orvet, la vipère, la salamandre, puis le rouget, la tanche, l’able, le goujon, puis la raie, la tortue, l’écrevisse, le homard, les lézards, gris ou verts, la grenouille, la rainette, puis le hanneton, le papillon, l’hélice des jardins, etc. Tout cela vit, grouille, croît, rampe, végète, court dans les marais, dans les ruisseaux, dans les prés de la Saintonge ; tout cela appartient aux terrains tertiaires dont est formé le bassin de la Gironde. C’est bien sur les bords de l’Océan, sur les rives de la Charente, qu’il a pris plantes et êtres pour les fixer sur la terre cuite. Un jour d’été, il a aperçu le tableau vivant : il l’a reproduit par l’émail. Autant la nature est multiple dans ses créations, autant l’artiste, qui a pris la nature pour modèle, mettra de diversité dans ses compositions. La couleuvre est le héros de ses drames, le personnage important de toutes ses petites scènes. Les décors sont des fragments de rochers, des branches de feuillages tranchant par leur éclat sur le fond le plus souvent monochrome, bleu, jaune ou brun. La couleuvre ici s’ébat ; on la voit glisser dans les herbages, entre les pierres ; elle rampe à la chasse de quelque crapaud pour son repas. Là, elle est au repos, voluptueusement enroulée sur elle-même ; elle dort en digérant. Parfois un lézard la lu-