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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/142

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marché. As-tu pas veu aussi les esmailleurs de Limoges... leur art est deuenu si vil qu’il leur est difficile de gaigner leur vie au prix qu’ils donnent leurs œuures. Ie m’asseure avoir veu donner pour trois sols la douzaine des figures d’enseignes que l’on portoit aux bonnets, lesquelles enseignes estoyent si bien labourées et leurs esmaux si bien parfondus sur le cuiure, qu’il n’y auoit nulle peinture si plaisante. » (Page 308).

La date de sa visite à Tours est certaine ; il parle lui-même (page 47) des grands jours de Tours et d’un vicaire de l’archevêque de Tours, abbé de Turpenay qu’il vit à cette époque « homme philosophe et amateur des lettres et des bonnes inuentions. » Il y eut des grands jours à Tours en 1534 du 10 septembre au 10 novembre, et en 1547. Mais on ne trouve quelqu’un qui ait réuni les deux titres qu’à cette dernière date. C’est Jean de Selve, fils de Jean de Selve, premier président au parlement de Rouen, et non pas, comme le veut Gobet, Thomas Gadagne, son successeur immédiat sur le siège abbatial. Jean de Selve que Palissy, peut-être par erreur, fait en outre maître des requêtes de la reine de Navarre, montra au voyageur en son cabinet plusieurs pierres ayant la ressemblance de dragées de diverses façons. Quelques jours après il le mena à son abbaye de Turpenay, à deux lieues de Chinon ; et, en passant par un village, le long de la Loire, lui fit voir, sous une grande caverne, l’eau qui, suintant par gouttelettes de la voûte, produisait ces espèces de dragées, matières stalagmites en petits grains, dont le physicien par erreur at-