Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/143

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tribue la formation à une vertu congélative de l’eau.

Mais de tous les endroits qu’il a visités ou parcourus, nul ne lui a laissé de plus vifs souvenirs que Saintes. La capitale de la Saintonge a surtout été son séjour de prédilection. M. Morley l’appelle une ville aux rues étroites comme l’esprit de ses habitants. Palissy en parle avec plus de justice et d’affection. Cette Cité fut sa patrie d’adoption ; et cette patrie-là, parce que nous l’avons librement choisie, nous serait-elle moins chère que celle où le hasard a seul placé notre berceau ? Nulle part dans son livre il n’est question de l’endroit où il vint au monde. Saintes le lui avait fait oublier. Aussi signale-t-il avec empressement tout ce qui contribue à la richesse, à la beauté, à l’ornement de son pays d’habitation. Il rappelle (page 143) ses « deux arcs triomphans... fondez dedans l’eau, » l’arc de Germanicus qui s’élevait, il y a quelque vingt ans, sur un pont antique, et se montre aujourd’hui sur une place voisine, en belles pierres neuves pour la plupart.

C’est sur les bords de la Charente, dans les prairies qui bordent ce fleuve, qu’il allait promener ses rêveries fécondes, et se délasser par le spectacle rassérénant des beautés de la nature et des bontés du Créateur. Pourquoi travaille-t-il ? Pour la gloire ? Non ; il veut être utile. « I’eusse esté bien aise, écrit-il au début de son traité Pour trouver et connoistre la terre nommée Marne (page 325), i’eusse esté bien aise de laisser quelque profit ou faire quelque seruice au