Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/154

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dance municipale. « Ce peuple, dit l’auteur de la Rochelle protestante, M. Callot, ce peuple qui, après avoir joui pendant trois siècles et demi des droits les plus étendus, voyait s’écrouler ses libertés, ses franchises... se jeta avec ardeur dans l’unique opposition alors à sa portée, dans cette opposition religieuse qui ne tarda guère à dégénérer en véritable révolte... »

Les Rochelais eux-mêmes, en n’acceptant qu’avec des précautions minutieuses et souvent offensantes, les secours des Anglais, leurs coreligionnaires, montrèrent que le maintien de leurs libertés locales leur tenait plus au cœur encore que le succès définitif de leurs opinions religieuses. Aussi voyons-nous Richelieu, un cardinal de l’Église romaine, faire passer avant l’intérêt catholique l’intérêt de l’État. Est-ce que d’ailleurs, en Allemagne, il ne soutenait pas Gustave-Adolphe et les protestants ? Plus tard, Mazarin, sollicité de prendre des mesures contre les huguenots, répondra « Je n’ai point à me plaindre du petit troupeau ; s’il broute de mauvaises herbes, du moins il ne s’écarte pas. » Louis XIV laissa à l’Alsace la liberté de conscience. Charles IX protégea les Gueux des Pays-Bas. Faits et paroles qui montrent bien dans le gouvernement depuis François Ier la pensée de ne poursuivre les protestants que comme parti politique.

Les seigneurs, eux, voyaient avant tout dans la lutte qui s’engageait, l’agitation, le mouvement, la bataille. L’émancipation graduelle et déjà presque complète des serfs, l’établissement général des communes, l’appel fréquent que leurs justiciables fai-