Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Pons ; car Antoine et sa femme ne revinrent d’Italie en Saintonge qu’en 1538 ou 1539. Philebert Hamelin était de Chinon en Touraine. « Il s’estoit despresté, nous apprend la Recepte véritable (page 104), et fait imprimeur... et s’en alloit ainsi par le pays de France, ayant quelques seruiteurs qui vendoyent des bibles et autres livres imprimés en son imprimerie. » Florimond de Rémond nous raconte comment se colportaient ces écrits : « Plusieurs compagnons des imprimeurs de la France et de l’Allemagne, au bruit du profit qu’on leur presentoit, y accouroient, lesquels après s’écartoient partout pour débiter ces bibles, catéchismes boucliers, marmites, anatomies et autres tels livres. Surtout les petits Psalmes, quand ils furent rimez, dorez, lavez et réglez. Leur seule joliveté convioit les dames à la lecture, et comme les avares marchands, au seul flairer du gain, ne craignent de seillonner les mers et prendre le hasard de mille et mille fortunes et tempestes, en cette mesme sorte des compagnons d’imprimerie, à l’appétit du gain qui leur avoit donné le premier goust, et pour avoir plus facile accez ès-villes et sur les champs, dans les maisons de la noblesse, aucuns d’entre eux se faisoient colporteurs de petits affiquets pour les dames, cachans au fond de leurs balles ces petits livres dont ils faisoient présent aux filles, mais c’estoit à la derrobée, comme d’une chose qu’ils tenoient bien rare, pour en donner le goust meilleur. »

Florimond ajoute que ces porte-balles essayaient de gagner moines et nonnes. « On jettoit, dit-il, des