Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/198

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dirigent vers Orléans, rendez-vous général des forces du parti.

La Rochefoucauld, avec son lieutenant François de Pons, baron de Mirambeau, marche contre Antoine sire de Pons. La ville de Pons est prise, 2 octobre, et livrée au pillage. Antoine, retiré dans la grosse tour carrée, fut forcé de se rendre à composition. Heureusement le duc de Montpensier vint le délivrer. Palissy était-il en ce danger auprès de son protecteur ? On ne sait. Le 2 novembre 1568, nouvelle prise et sac de la ville après une longue résistance. Pendant le siège, les protestants avaient ruiné le couvent des cordeliers, tué ou dispersé les religieux. Les catholiques, redevenus les maîtres peu de temps après, leur firent payer cher leurs dévastations et leurs massacres. En juillet 1570, reprise de la ville par les calvinistes, qui la gardèrent deux mois. Quatre ans plus tard, les réformés la livrèrent, le 23 février, à Pontus de Pons, seigneur de la Caze et à Jean de Pons, seigneur de Plassac. La boucherie fut épouvantable. Le prieuré fut détruit ; l’église Saint-Sauveur, renversée ; celle de Saint-Martin, ruinée de fond en comble.

De leur côté, les Rochelais, affranchis désormais de tous scrupules de conscience, s’éprennent d’une exaltation fanatique ; ils mettent, pour soutenir la guerre, à la disposition du prince de Condé, une somme de huit cents livres par mois, qui fut doublée peu de temps après. Ils ne s’en tinrent pas là. Le 1er mai 1562, après la cène publiquement célébrée en grande pompe, sur la place de la Bousserie, ils se