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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/263

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et écrasée » au dix-septième siècle, a été complètement défigurée de nos jours, au moins du côté du jardin. Catherine de Médicis ne jouit pas longtemps de son œuvre. En 1572, effrayée de prédictions sinistres, elle alla habiter l’hôtel de Soissons qu’elle avait fait bâtir par Pierre Lescot.

C’est à sa nouvelle construction des Tuileries qu’elle employa Bernard Palissy. L’architecture, la peinture et la sculpture étaient à l’œuvre ; l’émaillerie devait avoir sa part. Il fallait que tous les arts contribuassent à l’embellissement de ce magnifique séjour. La reine voulait que tous réunis en fissent une merveille comparable à Blois, à Madrid ou à Chambord. Le potier dut appliquer son talent à l’ornement du jardin.

En 1570, Palissy construisit la célèbre grotte des Tuileries. M. Anatole de Montaiglon a donné[1] la description d’un dessin qu’il croit être celui de la grotte des Tuileries. L’original appartient à M. Hippolyte Destailleurs, architecte, qui possède une très-précieuse collection de dessins d’architecture. Il est à la plume et légèrement lavé de bistre. Au bas, on lit en caractères cursifs du seizième siècle.

« Le portrait de la grotte rustique qui sera en terre environ quinze piet et le tout sera faict de rustiques tant les anymault que la massonerye et laquelle crotte a esté inventé par madame La Grand. » Suivent les indications diverses : « le pot pour liaux, la plasse où l’on peult mettre des émailles de terre cuite,

  1. Page 14 de la septième année des Archives de l’art français.