Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/264

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l’ascostoys (margelle), le boys, le ras des terres ; le puits servant de fontayne, » etc.

Qu’est-ce « madame La Grand ? » M. de Montaiglon y voit un nom commun, comme qui dirait madame la grande écuyère, ou la grande maîtresse des filles d’honneur. Ainsi appelait-on, sous Henri II, Diane de Poitiers « la grande sénéchale, » et sous Louis XIII « Monsieur le Grand, » Henri Coiffier de Ruzé, marquis de Cinq-Mars, grand veneur. On trouve encore le nom de « Madame La Grand » donné à Françoise de Brosse, femme de Claude Gouffier, grand écuyer de France (22 octobre 1546) qu’on appelait aussi « Monseigneur Le Grand. »

Du reste, il n’est pas rare de voir des femmes chargées par le roi de surveiller des travaux. Par exemple, le marché passé, le 9 mai 1554, avec Mathurin Venuelle, Toussaint le Bleu, Jehan Pezay, Jehan de Boys, René Poullet et Martin le Heurteux, maçons et tailleurs de pierres, pour construire et sculpter certaines parties du château de Chambord sous la direction de l’architecte Jehan de Cogneau, est au nom de « demoyselle Anne Gedoyn, vefve de feu Jehan Breton, seigneur de Villandry. » C’est du reste une dame du Péron, ainsi qu’on le verra plus loin, qui ordonnance les payements pour les travaux de la grotte. On peut donc penser que « madame la Grand » signifie madame du Péron, grande surveillante ; et le mot « inventé par » serait simplement une adroite manière d’être courtisan, en laissant entendre à la reine qu’elle a réellement imaginé le plan de l’édifice comme Philibert de l’Orme qui voudrait