Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/30

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réparer les dégâts des orages et les coups de pierre des polissons. La vitrerie consistait alors à colorier le verre, à le découper en losanges nuancés et à former ainsi ces mosaïques transparentes qui attirent encore notre attention. C’est Palissy qui nous apprend ces détails. « Les vitriers faisoyent les figures ès vitraux des temples. » (P. 208.) Il va même jusqu’à dire (page 307), et ce fut longtemps une croyance : « L’estat est noble et les hommes qui y besongnent sont nobles. » De là l’expression de gentilshommes verriers. De là aussi l’opinion de quelques-uns que sa famille comptait dans cette classe. Un de ses plus prolixes historiens, M. Morley, dit en propres termes qu’il appartenait à la petite noblesse et que son père était gentilhomme verrier. Double erreur : Palissy n’était pas noble, on l’a vu, et s’il était verrier, ce que rien ne prouve, il ne s’ensuit pas qu’il fût gentilhomme. Les verreries furent longtemps dans les dépendances des exploitations forestières, à cause du bois qui leur était nécessaire. Les forêts appartenaient aux seigneurs. Ils ont dû demander de bonne heure la permission de fonder des verreries sans déroger. Car les édits défendant à la noblesse de se livrer au commerce étaient formels ; il y en a un de Charles IX, en 1561, qui rappelle les ordonnances antérieures. Et avec raison pour le temps ; l’aristocratie avait des privilèges ; il était juste d’en attribuer quelques-uns au tiers-état ; on lui réservait le monopole du commerce et de l’industrie.

Des lettres patentes du 14 septembre 1647 accordent au duc d’Anville, qui le céda au maréchal de Villeroy, le privilège général pour l’établissement