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consacrais à une belle pièce de Palissy cinq ou six francs, je croyais avoir donné un prix convenable. Depuis, j’ai augmenté un peu ; mais aujourd’hui un seul plat avec figures se vend de 4 à 5,000 fr. C’est aux souverains ou bien aux rois de la finance qu’il faut laisser ces objets. »

C’est vers 1846 que les pièces de Bernard Palissy commencèrent à acquérir une valeur importante. En 1859, à la vente Rattier, elles atteignirent les prix les plus élevés. Un plat, Vénus et les Amours, payé 900 fr. en 1846, fut vendu 5,800 fr. Une aiguière fut achetée 4,800 fr. À la vente Soltykoff, deux pièces qu’on regarde comme uniques, le bassin des Éléments, de Briot, et la Grande Diane, montèrent, l’un à 10,000 fr. et l’autre à 7,300. Ces prix n’ont pas été dépassés depuis. Mais il faut remarquer que ces ouvrages sont exceptionnels, fort beaux et très-rares. Les statuettes valent de 400 à 600 fr., les plats à ornements 200 à 300 fr., et les bassins rustiques les plus grands ne s’élèvent jamais au delà de 600 fr.

Quels sont les heureux possesseurs de ces chefs-d’œuvre si enviés ? D’abord les établissements de l’État, le musée céramique de Sèvres, le musée de Cluny et le musée du Louvre. Deux hommes ont enrichi nos richesses nationales. M. Du Sommerard et M. Charles Sauvageot avaient réuni un très-grand nombre d’ouvrages de l’artiste dont ils appréciaient le mérite. Ils en ont généreusement fait don au public. La collection Sauvageot, au Louvre, montre tout ce qu’a fait cet amateur dévoué pour sauver de la