Aller au contenu

Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XIX

Palissy veut faire connaître au public ses découvertes scientifiques. — Le Collège de France. — Les lecteurs et professeurs royaux. — Pierre Ramus. — Fernel. — Ce qui détermina Palissy à parler. — Sa confiance. — Ses scrupules. — Mode qu’il emploie. — Lectures publiques.

Palissy n’était plus un pauvre ouvrier gagnant péniblement le pain quotidien de sa nombreuse famille, un chercheur inconnu, raillé, tâtonnant. C’était un artiste célèbre, apprécié ; c’était, de plus, un savant. Ses courses, ses voyages lui avaient appris beaucoup. Il comprit qu’il fallait faire profiter le public de ses recherches et de ses découvertes. Sans s’en rendre compte peut-être, il subissait l’influence de la renaissance littéraire. D’un bout de la France à l’autre, les savants parlaient et écrivaient. Depuis 1469, année où Fichet, recteur de la Sorbonne, avait introduit l’imprimerie à Paris, jusqu’à la fin du quinzième siècle, les presses avaient produit sept cent cinquante et un ouvrages, et huit cents dans les dix premières années du suivant. Les Estienne inondaient la France d’éditions grecques et latines et préparaient le retour aux études helléniques.

De plus, en 1530, François Ier avait, sur les instances de Guillaume Budé, de Paris, maître des re-